Le médicobus : une démarche "d’aller vers" les patients éloignés des soins dans les territoires ruraux

Parmi les mesures mises en place pour améliorer l’accès aux soins, figure le Médicobus annoncé dans le cadre du plan « France ruralités » lancée en juin 2023. Cette démarche « d’allers vers » doit permettre d’apporter des réponses aux personnes éloignées des soins ou sans médecin traitant, en facilitant des consultations de médecine générale ou de spécialités itinérantes dans les territoires sous denses.

Qu’est-ce qu’un médicobus ?

En plus d’élargir l’offre de médecine dans les territoires, le dispositif a aussi vocation à y maintenir durablement les professionnels de santé. Par des consultations itinérantes, il apporte un complément essentiel là où la mise en place d’une maison de santé n’est pas possible ou toute autre forme d’exercice coordonné, insuffisante.
Ce dispositif « d’aller vers » cible prioritairement les territoires ruraux (zones d’Intervention prioritaire et zones d’accompagnement complémentaire), cumulant faible densité médicale et forte proportion de patients en affection longue durée (ALD) ou sans médecin traitant.

Ce dispositif doit s’entendre comme une organisation complémentaire à l’offre de soins existante pour réinsérer les patients dans un parcours de prise en charge et réaliser une consultation médicale de 1er recours ». Il doit être s’envisager comme une solution provisoire et un 1er pas vers la construction d’une organisation des soins plus pérenne sur le territoire.

Quels sont les territoires concernés ?

Le médicobus s’étend prioritairement dans les zones rurales situées en ZIP et en ZAC. Celles-ci se caractérisent par des problématiques d’éloignement géographique de la population, une part de patients sans médecin traitant particulièrement marquée (et notamment les personnes en ALD et âgées) ou encore des délais importants d’obtention de rendez-vous chez un généraliste importants.

Qui peut exercer dans un médicobus ?

Le médicobus fait appel en priorité à des médecins généralistes. Toutefois, il peut aussi proposer des consultations en mobilisant d’autres spécialistes : gynécologues, cardiologues, ophtalmologues…

Pour en savoir plus sur le dispositif

Une cible de 100 médicobus a été annoncée d’ici fin 2024. Pour y parvenir et couvrir davantage le territoire national, un 1er appel à projets a été lancé auprès des agences régionales de santé (ARS), avec le souci de leur laisser une marge de manœuvre importante pour répondre aux besoins particuliers de chaque contexte local.
30 premiers projets ont été retenus pour cette 1ère vague et annoncés en mars 2024. La sélection et la labellisation des projets se sont appuyées sur des comités régionaux mis en place par les ARS, regroupant les acteurs locaux.
Une 2ème vague de candidatures est lancée au second semestre, à partir du retour d’expérience de la 1ère.

Le coût de fonctionnement d’un médicobus est estimé à 200 000 € par an pour un fonctionnement de 5 jours par semaine, hors rémunérations des professionnels de santé.

Ces rémunérations sont identiques à celles qui s’appliquent à des consultations classiques, que les professionnels exercent en libéral ou en tant que salariés d’un centre de santé ou d’un établissement de santé.

La recherche de partenariats pour l’acquisition ou la mise à disposition du véhicule est recommandée. Les collectivités territoriales impliquées peuvent s’investir de façon pertinente dans ce domaine.

Le médicobus est mis en place pour 3 ans : leur évaluation est pilotée par les comités régionaux, notamment sur la réduction de la part des patients sans médecin traitant, si possible sur la baisse du délai de rendez-vous avec un médecin généraliste, voire sur l’organisation pérenne des soins au niveau locale.