D’origine infectieuse, les pathologies bucco-dentaires conduisent, en l’absence de traitement, à la perte précoce des dents. Elles sont principalement liées à la présence de plaque dentaire [1], même si certains co-facteurs de risque (prises fréquentes de boissons et d’aliments sucrés, exposition insuffisante aux fluorures, pour la carie ; tabac, diabète, immunodéficience, pour les maladies parodontales) contribuent à augmenter la fréquence et la sévérité des atteintes.
La carie
La carie, qui détruit les tissus durs de la dent, reste la principale affection bucco-dentaire. Les dents des enfants et adolescents sont plus vulnérables, surtout s’il existe d’autres facteurs de risque tels que :
- une hygiène insuffisante qui favorise le développement d’un bio-film (plaque dentaire) très riche en bactéries cariogènes.
- une alimentation très sucrée (biberons et sucettes sucrés, sirops, sodas, jus de fruits, bonbons, confiseries, etc.), particulièrement lorsque les prises alimentaires sont fréquentes (grignotage).
- un recours aux soins insuffisant et souvent tardif : la crainte des soins, parfois réputés douloureux et coûteux, ainsi que la sous-estimation – liée à la méconnaissance – des liens entre santé dentaire et état général, conduisent encore souvent à négliger les pathologies bucco-dentaires et à attendre les manifestations douloureuses pour consulter.
Les maladies parodontales
Les maladies parodontales (ou parodontopathies), qui touchent le parodonte c’est à dire les tissus de soutien de la dent, entraînent généralement une récession de la gencive (« déchaussement » des dents) et détruisent progressivement l’os alvéolaire. Elles sont responsables de la plupart des pertes dentaires après l’âge de 35 ans. Leur fréquence dans la population et le niveau des atteintes sont mal connus et ne font pas l’objet d’enquêtes régulières. On estime cependant que les stades initiaux de parodontopathies, correspondant à des atteintes légères et généralement réversibles (gingivites), sont très fréquents et peuvent toucher la majorité de la population adulte tandis que les formes sévères, allant jusqu’à la mobilité et la perte de plusieurs dents, atteignent 10 à 20% de la population, majoritairement des grands fumeurs. En 1993, le nombre moyen de dents absentes par personne était, en France, de 3 dans la tranche d’âge 35-44 ans et de 16,9 dans la tranche d’âge 65-74 ans. Toujours en 1993 et dans cette tranche d’âge 65-74 ans, le pourcentage des édentés complets était de 16,3%.
Outre la présence de plaque dentaire résultant d’une hygiène insuffisante ou peu efficace, les principaux facteurs de risques sont constitués par le tabagisme, le diabète, et toutes les pathologies ou traitements entraînant une altération des défenses immunitaires (VIH, traitements anticancéreux, etc.)
D’autres pathologies
- les cancers buccaux sont fréquemment liés à la consommation excessive d’alcool et de tabac et constituent également une préoccupation de santé publique importante. En raison d’un diagnostic souvent tardif, Ils sont de mauvais pronostic (moins de 50% de survie à 5 ans) et touchent principalement les hommes (environ 75% des cas) surtout dans la tranche d’âge 65-69 ans. Leur incidence en France est la plus élevée d’Europe (7500 nouveaux cas en 2005 et 1746 décès en 2007 d’après les registres des cancers du réseau Francim) ;
- les lésions dentaires d’origine traumatique (fréquemment liées à la pratique de certains sports) ;
- les anomalies oro-faciales congénitales : fentes faciales (« bec de lièvre ») , divisions palatines, dont les conséquences bucco-dentaires nécessitent souvent des soins longs et spécifiques ;
- les troubles de l’harmonie dento-maxillo-faciale, qui ont des conséquences esthétiques et parfois fonctionnelles, entraînent une forte demande de traitements orthodontiques mais ne relèvent généralement pas, à proprement parler, de la pathologie.